Le prix du lait de chèvre tient son cap
En France, collecte stable et consommation dynamique ont permis de soutenir le prix à la production l’an passé.
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Contrairement à la plupart des filières animales, l’offre française de lait de chèvre se maintient. L’an passé, la collecte n’a cédé que 0,8 % par rapport à 2022. « En matière sèche utile, la production s’est même maintenue », constate Virginie Hervé-Quartier, chargée de mission au service de l'économie de l’Institut de l’élevage.
Une collecte dynamique
D’après FranceAgriMer, les livraisons de lait de chèvre ont été dynamiques dans toutes les régions productrices, à l’exception de la Nouvelle-Aquitaine (2,7 %). Cette Région produitpourtant 42 % de la collecte nationale de lait de chèvre, loin devant les Pays de la Loire (21 %). Le cheptel reproducteur caprin s’est effondré de 6,2 %. Le nombre de livreurs a également fondu de 6 %.
Dans le quart sud-ouest de la France, « la pyramide des âges et la concurrence d’autres productions comme les céréales peuvent expliquer cette tendance à la baisse de l’offre de lait de chèvre, indique Virginie Hervé-Quartier. Plus globalement, on observe une remontée de la production de lait de chèvre au nord de la Loire, notamment parce que les aléas météorologiques y sont moins marqués, pénalisant moins la production fourragère. »
Moins de disponibilités
Avec des importations de produits de reports en net retrait (–23,8 % par rapport à 2022), les disponibilités totales pour l’industrie se sont établies à 567,8 millions d’équivalents litres de lait en 2023. C'est « leur plus bas niveau depuis 2016 », pointe FranceAgriMer.
Ces approvisionnements constituent une variable d’ajustement pour les transformateurs, dont les fabrications ont fléchi l’an passé. Le ralentissement de l’activité industrielle est « principalement lié à la baisse des exportations, alors que la demande intérieure a été plutôt dynamique ».
En 2023, la consommation à domicile de fromages de chèvre s’est redressée de 0,9 % en volume sur un an, retrouvant ainsi son niveau de 2019. Celle de produits ultra-frais subit néanmoins un revers sur la même période (–5,3 %).
Sur le prix du lait réel moyen payé aux producteurs,cet équilibre de marché s’est traduit par une progression de 8,5 % l’année dernière. Cela représente une hausse de 72,10 €/1 000 litres, pour atteindre 924,42 €/1 000 litres. Une tendance « renforcée par l’amélioration de la composition du lait en matière grasse et protéique », précise FranceAgriMer.
En parallèle, les coûts de production sont restés stables. L’Ipampa lait de chèvre (1) s’est établi à 136,1 points sur l’année, au même niveau qu’en 2022. « Certains indicateurs comme le Smic ne sont toutefois pas intégrés dans l’Ipampa, nuance Virginie Hervé-Quartier. Or, ce dernier a progressé l’an passé. »
(1) Indice des prix d’achat des moyens de production agricole.
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